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Semblance
7 mai 2006

Commencement

Il y a des jours comme ça où vraiment, on ne sait pas ce qu'il y a dans l'air, mais ça s'accroche à vous en vous collant un sourire idiot sur le visage. De la poussière de fées peut-être. Des paillettes. Comme celles sur la baguette magique en plastique de Laura, la petite du rez-de-chaussée qui est toujours fourrée chez nous à cause de ses parents qui s'engueulent trop pour s'occuper d'elle. Enfin vous voyez le genre de paillettes que c'était sans que j'aie besoin d'entrer dans les détails. Eh bien ces paillettes, il me semble qu'il y en avait partout en suspension dans l'air, et que chaque coup de vent m'en appliquait un peu plus sur le visage, si bien que je dégoulinais de bonheur. Ce qui, faut bien le dire, ne me ressemble pas. Pas vraiment.
C'est idiot la vie, parfois ça ne tient à rien ou presque.
Il y avait de ces rafales ! Je me recevais des quantités impressionnantes de paillettes, et plus j'avançais, plus ça s'agglutinait sur mon visage encore froissé de la nuit précédente. Sans mentir, rien qu'avec ce que je me prenais dans les yeux, on aurait pu rendre heureux une cinquantaine de personne pendant une bonne dizaine de jours. Au moins ! Alors moi, avec tout ça, c'est tout juste si je n'étais pas gênée. J'en tournais frénétiquement la tête pour m'assurer que les gens autour n'étaient pas trop jaloux, ne m'en voulaient pas pour ce bonheur que j'exposais sous leurs pauvres yeux cernés. Les gens autour, ils avaient l'air de s'être pris je ne sais quelle substance poisseuse sur eux, et chacun de leurs mouvements semblait résulter d'un effort immense. Leur lassitude leur collait à la peau et c'était triste à voir, toute cette misère, si matinale. J'étincelais de bonheur pendant qu'ils étaient tous recouverts d'une tristesse dégueulasse.
Sur le coup j'ai pas compris. Pourquoi c'était sur moi que pleuvaient les paillettes sans que les autres reçoivent une seule éclaboussure. Pourquoi moi. Aujourd'hui. A cette heure précise de la journée qui n'est pourtant pas la mienne pour cause que je ne suis pas du matin à ce qu'il paraît. Je cherchais dans ma tête l'origine de toute cette mise en scène, farfouillant dans ma mémoire avec autant d'acharnement qu'un chien qui vous déterre un vieil os. C'est dire ! J'étais là, les mains dans la tête, à remuer neurones et synapses, mais rien ne venait d'intéressant.
A n'y rien comprendre, je vous assure.

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